• On

    Voilà un texte bon à jeter mais ça fait du bien, surtout avec une illustration de mon cru...

    On

    Les braves gens de la rue dorment quand le matin je pars

    Les quelques égarés que je croise ne me regardent même pas... Quoique...

    Les plus rares sont ceux qui sourient, mais ceux qui semblent passionnés par le bitume ou leurs pieds sont si nombreux...

    Comment en est on arrivés là? On marche, On s'ignore... Il y a On, et il y a moi... Parfois je cherche l'étincelle au fond du regard de l'inconnu, je sens vaguement les commissures de mes lèvres remonter. Là le sourire, ici le bonjour. Et puis... Je me fais attraper par le On. Il m'a eu! J'ignore les personnes, j'ai le regard vide, je ne sens ni la glycine, ni le chèvrefeuille sur mon chemin, je ne surprend plus les levers de soleil le matin... Je marche. On marche. On va, s'enlise et sombre...

    (Li'ilch)


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    La rage s'insinue. Elle rode... Elle tourne en rond dans une cage. Maintenant, elle en connaît chaque recoin. Elle est ruminée par l'esprit.

    Ma tête... Quelque chose ne va pas en moi... je me sens énervée, il n'est plus question de dessiner, mon crayon laisse une marque sur le papier... J'appuie fort sur cet objet qui n'a pas demandé à être là... Qu'importe, je ne contrôle plus mon trait... Je souffle, jette le crayon dans ma trousse... Respirer... Mais ici, même l'air est corrompu, il est nauséabond...

    ça y est! Le sentiment exulte! Il possède entièrement un être, dont les tentatives de se calmer ne font qu'accroître la rage. Elle devient haine, la haine dont tous savent qu'elle mène à la folie. Pourquoi cet être humain aspire à la sérénité? La haine est si séduisante!

    De la haine? Non, évidemment, non! La haine ne fait-elle pas partie d'un côté obscur de l'amour? Peut-on ainsi éprouver de la haine pour si peu?

    Si peu? La voix revient, encore et toujours. « Cette haine, est celle du mépris et n'est en aucun cas le négatif d'un attachement. Va. Tu peux haïr. »

    Non! Ce n'est pas moi.

    Si. C'est toi. Les humains sont faibles, ils peuvent avoir l'illusion de l'amour mais peuvent aussi haïr.

    L'illusion?

    Oui! Où est le faux? Où est la Vérité?

    Je suis là.

    Toi ici?

    Oui.

    Alors?

    Alors?

    Je hais.


    -Hey oh! Tu rêves? Au prince charmant peut-être?...

    -Non non, je pensais...

    (le 25 juin 2005, par Li'ilch)


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  • (extrait de notre projet, par Li'ilch)

       Sur les cartes anciennes, Egypolia semblait proche... Pourtant Itchal avait le sentiment d'être loin de tout. Il rangea avec soin les vieux parchemins, fera les yeux et laissa ses doigts glisser sur le vélin. Le jeune garçon émergea de ses rêveries en poussant un léger soupir. Sorti de son petit bureau sombre, il posa son regard sur le fenêtre. Retona, petite ville de commerce, sombrait lentement dans le sommeil. La pleine lune donnait à la rue quelques reflet d'argent. Itchal entendait le ronflement régulier du père Sial. La famille Sial possédait depuis toujours l'unique auberge de Retona. Les parents d' Itchal étaient liés d'une très forte amitié avec le père Sial et lorsqu'ils avaient dû partir, ils avaient laissé à leur vieil ami l'enfant à l'aube de sa septième année. Itchal imaginait les contrées traversée par le couple. Son père était cartographe et sa mère ethnologue. Caliesa comporte tellement de peuples, tellement de contrées différentes! Maintenant, ils devaient être loin de Retona.

       Les gens se plaisaient à donner des sobriquets à la ville: « lieu perdu », « ville de nulle part »... Pourtant, des voyageurs s'arrêtaient souvent dans l'auberge. Itchal s'asseyait près d'eux avec quelques manuscrit et son matériel d'écriture. Il aimait écouter les histoires et faisait semblant de s'affairer à une tâche quelconque. Il lui arrivait de noter fébrilement les récits les plus captivants. Il y avait cet un homme brave, qui avait sauvé sa précieuse cargaison de deux membres du clan de Sekhmet. Ce peuple totalement marginalisé fascinait Itchal. Les récits de source sûre manquaient, mais il avait lu toutes légendes à leur sujet. Elles relataient l'étrange malédiction de l'or, qui frappait le clan de Sekhmet. Ils ne pourraient résister à l'appel de ce métal, étaient même poussé au crime pour ce l'approprier. Il se chuchotait parfois que ces êtres étaient d'essence démoniaque, que d'apparence ils semblaient humain mais leurs yeux les trahissaient... Itchal fut parcouru d'un frisson a cette pensé.

       Soudain il sursauta. La main lourde et chaude du père Sial s'était posée sur son épaule.

    « Allez, va dormir bonhomme, il est tard. »

    La voix grave et tendre de l'homme fit naître un sourire sur le visage d'Itchal.

       L'homme veillait à ce que le garçon ne manque de rien. A l'auberge, Itchal disposait d'une petite chambre et d'un bureau. Cette pièce avait pris des allures de centre d'archives. Les placards contenaient de nombreux documents importants, et quelques parchemins gardés jalousement par Itchal. Il suivait l'enseignement d'un scribe et se montrait étonnamment doué. Le vieux maître expliquait cela par la passion que son jeune élève cultivait envers son art.

      Cette nuit là, après que le père Sial l'eut racompagné, Itchal rêva qu'il lisait dans son bureau. Les chandelles furent éteintes dans un souffle et l'étroit cabinet commença à vaciller. Les murs devinrent flous et s'écartèrent jusqu'à prendre d'incroyable proportions. De grandes colonnes de marbre sortir du sol pour soutenir les immenses voûtes du plafond. De grand vitraux et très nombreuses fenêtres laissaient entrer une agréable lumière. En quelques minutes, Itchal se retrouva dans la grande bibliothèque d'Egypolia. Itchal lâcha son livre et parcourut avidement les immenses allées, en jetant des regards fugaces au bustes de ses auteurs fétiches. Parfaitement rangées et classées, les étagères présentaient une multitude de manuscrits, papyrus anciens reconstitués et plus encore des documents rares ou insolites. Il entendait un léger brouhaha, puis des bruits de couverts et des plats qui s'entrechoquaient. L'auberge résonnait des bruits quotidiens du matin. Itchal voulu retenir le plus longtemps son rêve mais le sommeil lui échappa et il se réveilla un peu déçu dans sa chambre étriquée en comparaison de l'immensité de la bibliothèque où il avait cru se trouver peu de temps auparavant. Mais il était convaincu d'une chose: un jour, il réaliserait son rêve.


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  • Voilà une nouvelle catégorie, qui s'étoffera avec le temps car nous privilégions nos créations graphiques...

    Li'ilch


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